Un coup de main ? [PV Lukas Fray]

Il était 14 heures. Début d'après midi. Cauchemardesque.
En regardant le bureau de la jeune principale, on pouvait deviner quel jour de la semaine on était. En tenant en compte des piles de documents en retard, au nombre de 4 en ce début d'après-midi, c'était donc un jeudi. Un jeudi très ensoleillé, ce dont Misaka se serait rendue compte si les papiers n'obstruaient pas toute vue sur l'extérieur. Elle ne s'en sortait pas : des comptes rendus d'absence, divers résultats, d'autres papiers officiels et indispensables ... Enfin, elle avait presque fini. Maintenant, il fallait déplacer les piles. Elle en avait mis certaines en cartons, il fallait les porter à l'administration, en ne les mélangeant pas -les destinataires et objets n'étaient pas les mêmes-, seulement elle n'avait aucune idée d'où elle se trouvait. Un instant, traverser le hall, peut être ...? Oui, sûrement. Mais après venaient ses ennemis mortels, les couloirs. C'était complètement impossible qu'elle parvienne à son but, il lui fallait donc de l'aide. Seulement, demander de l'aide, pour une jeune alpha comme elle à l'amour propre plutôt chatouilleux, c'était difficile. Il y avait bien Lukas .... Mais elle avait souvent l'impression de le déranger. Et de profiter de lui, en même temps. Elle se laissa glisser jusqu'au sol et s'adossa contre un carton, assise en tailleur, en soupirant. Elle n'aimait pas beaucoup ce bureau : les oiseaux ne pouvaient pas y entrer, elle manquait d'air, et il n'y avait cruellement pas assez de place.
Elle finit par se relever, en prenant une grande inspiration, en reprenant son air neutre de quelqu'un pour qui tout va bien, mais pas trop, et essaya de soulever un carton : Deuxième facteur impossible qu'elle n'avait pas compté. Elle avait tellement entassé les papiers pour faire moins de voyages dangereux qu'il était impossible pour elle de soulever le carton -qui n'était, objectivement, pas si lourd que ça- sans tomber à la renverse. Elle se maudit elle même, intérieurement, et donna un coup de pied dans la moins grosse pile, d'avantage par réflexe et par frustration que pour la faire réellement tomber ; ce qui se passa tout de même. Les papiers volèrent dans toute la pièce et retombèrent en pluie, ce qui était fort joli, mais bizarrement, Misaka n'était pas capable d'admirer le beauté de ce ballet aérien sans penser que quelques secondes auparavant, les papiers étaient rangés par ordre alphabétique. Elle se laissa tomber sur les genoux, effarée, au milieu de son bureau.
Le rendu final était plutôt intéressant, on pouvait d'ailleurs l'observer par la porte entrouverte du bureau. On avait là une pièce désordonnée, avec des cartons remplis et comme ancrés au sol, des piles tenant par l'opération du saint esprit, et la directrice par terre, le regard dans le vague, en train de rassembler son courage, et avec comme unique bruit de fond les légers froissements des feuilles lorsqu'elles retombaient.
On pouvait le dire, Misaka avait besoin d'aide.

Lukas avait passé un début de journée plutôt ennuyant, bien que son travail à l'armée termina assez rapidement. Il avait eu deux trois patrouilles à faire dans le district premier de la Veine, mais rien de bien long et de bien interressant, sa relève était arrivée plutôt vite. Il avait traîné un peu en rentrant, et était rentré dans son petit appartement de la Source qu'il partagaeait avec Emmy, sa protégée, qu'il concidérait comme sa petite soeur. Il était resté avec elle tout le temps du midi, et après avoir finit son repas et ranger tout comme il le fallait il s'assit sur son canapé et regarda fixement sa pendule. Déjà une heure de l'après midi, et il n'avait toujours rien de prévu pour la journée. Il décida alors d'aller accompagner Emmy au laboratoire où elle travaillait, mais sans s'en approcher trop : il était resté très réticent sur les labo' et s'éloignait le plus possible d'eux, suite à son passé là bas plutôt douloureux et à ça transformation en hybride qui avait mal tourné. Il avait ensuite tourné les talons, après toutes les embrassades de sa "petite soeur" et avait croisé les bras sur son torse avant de commencer à marcher dans les diverses rues pavées de la ville.

Une heure et demi. Toujours aucune occupation de trouvée. C'est alors qu'il pensa au lycée. Le lycée qui mélangeait Alpha et Beta où Misaka Alvitorez, grande pacifiste, était directrice. Misaka, c'était une amie à lui si on peut dire, ils s'étaient rencontrés un soir alors qu'il avait perdu le contrôle sur son corps et qu'il avait repris sa forme de garou. Elle lui avait permis de se calmer et de ne causer aucuns dégâts matériaux ou humains pendant sa folie de prédateur loup. Depuis ils entretenaient de très bons rapports, et Lukas venait souvent l'aider quand il en avait le temps. Pourquoi ne pas y aller aujourd'hui ? Peut-être qu'on lui trouverais quelque chose à faire, qui sait ? Il pris alors une toute autre direction et marcha à pied pendant une bonne demi heure, car quand il arriva il était deux heures et le soleil tapait plutôt fort. Temps qu'il appréciait pas mal, ce qui expliquait aussi sa peau bronzée, mais qu'il délaissait volontiers pour un bon rayon de lune pendant la nuit... Le voilà enfin arrivé. Il franchit les portes de l'immense hall qu'il avait pris l'habitude de traverser et regarda autours. Des élèves passaient parfois, mais à cette heure-ci beaucoup étaient en cours.

" Bon... Bureau de la directrice ... Par ici ! "

Il fit un signe de la main quand il croisa quelques surveillants qu'il commençait à bien connaître puis il se dirigea vers la porte au fond du hall qui était celle du bureau de Misaka. Il s'apprêtait à frapper à cette dite porte quand il entendit un bruit plutôt sonore venant de l'intérieur. Il entra rapidement dans la pièce pour découvrir un joyeux tapis des documents et de feuilles volantes recouvrir le sol et, dans un coin, Misaka, assise. Il ne put s'empêcher de rire avant de lui adresser un "Salut !" sympathique. Décidément, il tombait plutôt bien, la jeune femme avait l'air en difficulté. Il s'avança en essayant de ne pas marcher sur les papiers -tâche très difficile, ne vous méprenez-pas. Et il tendait une main à son amie pour l'aider à se relever avant toutes choses...

" Je me suis dit que tu aurais peut-être besoin de mon aide pour l'après-midi, mais je ne pensais pas te trouver assise au milieu d'un tel désordre. Laisse moi deviner... Les feuilles ont des ailes maintenant? "

Bien sûr, il plaisantait avec elle, comme il en avait l'habitude, et il lui souriait sincèrement et amicalement. Il était plus vieux qu'elle mais il la concidérait souvent comme une supérieure car elle était directrice d'un lycée, donc un rang plus élevé que le sien. Mais elle n'en restait pas moins une de ses meilleures amies, et il se plaisait en sa compagnie. Bien que parfois elle profitait un peu trop de lui, en lui demandant d'effectuer tout et n'importe quoi, il était heureux de pouvoir aider.

La directrice leva la tête : elle avait pensé à lui, il était arrivé. Pile à l'heure.
Elle regarda la main qu'il lui tendait, comme si ça n'avait pas de sens, avant de se lever et de se jeter à son cou avec violence. Elle aurait même pu crier son nom tant elle était contente de le voir ; et pourtant, ce n'était pas du tout son genre. D'ordinaire, elle se contentait d'un sourire froid, un peu affectif, avec un bonjour calme. Autant dire que sa réaction était vraiment exceptionnelle, mais sa journée avait été trop affreuse pour qu'elle ne réagisse pas de la sorte en voyant son ami. Le matin même, elle avait retrouvé un corbeau, un de ses amis donc, mort, empoisonné par un alpha. Cette journée n'avait pas bien commencé, puisque pour elle la mort d'un oiseau était plus bouleversante que nulle autre.

Elle fourra sa tête dans le cou du jeune homme -beaucoup plus grand qu'elle, en passant- et lui murmura, avec une voix d'enfant toute triste. Là aussi, fait exceptionnel, et attitude réservé à Lukas. Avec les autres, elle ne montrait jamais un signe de faiblesse -soyons franc, il était rare qu'elle montre un signe d'humanité- mais elle y arrivait mieux avec lui. Elle avait confiance.

- Faut que tu m'aides Lukas ... J'ai vraiment vraiment besoin de toi ....

Aider, ça passait par beaucoup de choses. Elle voulait qu'il porte les cartons, et qu'il l'aide à ranger, et ensuite elle lui paierait sûrement une glace, ou alors autre chose, n'importe quoi ... Histoire de ne pas culpabiliser d'abuser sans cesse de lui. Elle resta pendue à son cou un long moment, sans rien dire, pour se sentir mieux et accessoirement pour qu'il lui cède plus vite. Quand elle se décolla finalement de lui, elle se dit qu'elle abusait vraiment, mais ça lui semblait tout à fait normal. Si c'était ça l'amitié, profiter des gens, alors la directrice était vraiment excellente. Pas qu'elle n'était amie avec lui que pour avoir son aide -elle pouvait en demander à la pelle, de l'aide, si elle le souhaitait-, mais elle faisait en sorte qu'il ne lui refuse pas grand chose. Elle fixa Lukas dans les yeux, sans ciller, avec un petit sourire affectueux habituel :

- Tu veux bien ? Hein, dis moi que tu veux bien ... Les papiers me détestent !

Lukas était plutôt surpris. A peine était-il entré dans la pièce, se retrouvant tout un tas de feuilles volante et surtout devant son amie, assise au sol, avec un air dépité sur le visage, que cette dernière s'était levée et lui avait sauté au cou. Il sourit, amusé par la situation. C'était rare qu'elle semble aussi perdue après une de ses maladresses. Oui, une de ses maladresses, car elle était aussi chanceuse qu'un ticket perdant à la loterie, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il enlaca amicalement les hanches de cette dernière et la laissa émettre sa plainte du jour. Apparament, elle avait vraiment besoin de lui aujourd'hui. Oui, enfin, comme presque tous les jours en fait...

" Je suis là, je suis là. Je vais rattraper tes bêtises. "

Il lui adressa un sourire, la porta avant d'aller la poser sur le fauteuil de son bureau, lui faisant signe qu'il s'occupait de tout. Il regarda alors l'état de la pièce. Un vrai champs de bataille, même pire que les paysages qu'il avait vu en sortant d'Unova lors de ses missions à l'armée. Pour faire rire la directrice, il fit mine d'essuyer son front devant l'effort qu'il allait devoir fournir et il retroussa ses manches, qui laissèrent en vue ses muscles -oui, il est bien bâti, notre Lukas. Il se mis à la tâche. En se penchant, il rattrapait à bout de bras des petits tas de feuilles qu'il allait poser en piles un peu désorganisées sur le bureau de la jeune femme. Elle lui demandait souventd d'effectuer quelques tâches au lycée, mais ça ne le dérangeait pas : S'il ne voulait pas le faire ou s'il se sentait exclavagé, il ne viendrais pas de son propre chef au lycée. D'ailleurs, il était très heureux en compagnie de Misaka, car elle était de très bonne conversation, et plutôt rigolote. En fait, il aurait même pu dire qu'elle était sa meilleure amie. Il avait toujours été proche avec les hybrides, sûrement ses origines garoues qui influaient sur ses affinités ...

En quelques minutes, le travail était bouclé. Il n'y avait maintenant plus rien au sol, mais des papiers posés sur la table, qui n'attendaient plus qu'à être triés ou transportés. Lukas avait d'ailleurs été rassembler les cartons prêts à accueillirs les piles. Il savait pertinament qu'on lui demanderais de ballader ses dernières dans tout le bâtiment, ce qui était un travail toujours bien difficile pour la jeune hybride qui se perdait très facilement même au sein de son propre établissement.

" Encore besoin de mon aide ? Une attaque de gommes sauvages ? Ou un assaut d'aggrafeuses ?~ "

(je fais la présentation plus tard ! ~)

Dés qu'il la posa sur le fauteuil, Misaka ramena ses genoux contre sa poitrine avant de poser sa tête en le regardant travailler. Il était trop gentil, ça allait lui jouer des tours, à coup sur. En cachant son visage contre ses genoux, elle marmonna :

- Des fois, tu devrais me dire non. Je n'arrive pas à arrêter de t'exploiter ...

Elle ne savait pas s'il avait entendu, et elle n'était pas certaine qu'elle le voulait. Elle avait dit ça sans y réfléchir, juste parce qu'elle s'en voulait. Mais au fond, elle aurait préféré qu'il ne lui dise jamais non et qu'elle puisse toujours lui faire faire ses 4 volontés, même si ça la faisait culpabiliser. Quand il lui demanda si elle avait encore besoin de lui, elle lui adressa un petit sourire :

- Bah ... J'ai toujours besoin de ton aide. Tout est facile pour toi, de toute façon. Même les assauts d’agrafeuses ! Alors que moi ...

Elle ne finit pas sa phrase et reposa sa tête sur ses genoux. Elle cherchait quelque chose à lui faire faire pour qu'il reste avec elle, comme elle le faisait parfois. Elle finit par se lever et lui montrer les cartons déjà remplis qu'elle n'arrivait plus à soulever, puis elle le regarda dans les yeux avec un sourire taquin et appuya sur son torse.

- Avec des muscles comme ça, tu peux porter ça pour moi, non ?

Elle sourit de nouveaux, sachant très bien qu'il ne refuserait pas. Elle irait lui acheter une glace après, comme ça il resterait un peu plus longtemps. Sa présence faisait oublier à la jeune directrice la fatigue qui l'accablait ; Elle venait de dépasser son propre record de journées sans une minute de sommeil, à savoir 5, puisque ça faisait exactement une semaine qu'elle ne s'était pas allongée dans son lit. Elle avait beaucoup trop de choses à faire, puisqu'elle supervisait tout elle-même, pas assez en confiance pour déléguer la moindre petite tâche aux différentes personnes qui travaillaient à l'intendance. Elle repassait toujours derrière eux, et faisait la moitié des choses totalement seule. La fatigue s'accumulait donc sans qu'elle puisse rien y faire, puisque plus elle était fatiguée, plus elle était méfiante et plus elle faisait les choses toute seule.
Un cercle vicieux qu'il était très difficile de briser.

"Des fois, tu devrais me dire non. Je n'arrive pas à arrêter de t'exploiter ..."

Il entendit les paroles de la jeune femme, pourtant prononcées sur un ton presque inaudible, surement à elle même. Lukas haussa les épaules. Il aimait rendre service aux gens qu'il aime. C'était pareil avec ses proches. Dès que sa petite sœur lui demande quelque chose, il accourt, dès que celui qu'il aime lui demande un service, c'est la même. Quant à Misaka, elle était aussi quelqu'un d'important à ses yeux. Beaucoup plus que d'être sa meilleure amie, elle était aussi la personne qui l'avait aidé par le passer à canaliser sa fureur quand il était en loup. Après tout, étant une hybride, elle comprenait bien le jeune homme.

"Je te dirais non le jour où je serais trop occupé pour t'aider, pour l'instant, t'en fais pas !"
" Bah ... J'ai toujours besoin de ton aide. Tout est facile pour toi, de toute façon. Même les assauts d’agrafeuses ! Alors que moi ... "

Il s'approcha d'elle et lui ébouriffa les cheveux d'une main en riant. C'est ce genre de mots qui l'amusait. Elle avait l'impression que tout était facile pour lui, bien que ce soit faux, ça le faisait rire. Il lui assura qu'elle était elle aussi douée pour pleins de choses, même si elle était maladroite, essayant de la rassurer pour pas qu'elle ne se dénigre.

"Avec des muscles comme ça, tu peux porter ça pour moi, non ? "

Bien sûr, sans même lui dire oui il attrapa les cartons, la pile arrivait si haut qu'il avait du mal à voir devant lui, mais doté de sens développés qu'il tenait de l'ADN de loup arctique qu'il possédait, il arrivait très bien à se déplacer sans voir. Il demanda à Misaka où est-ce qu'il devait poser le carton. Il savait que son amie était fatiguée et il ne voulait pas qu'elle ait à courir partout dans le lycée, surtout quand elle ne sait pas où se trouvent les salles.

" Tu peux rester ici en attendant que j'ai porté les cartons si tu veux !"

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